Débriefons ensemble.
Là-dedans ne s'y trouve pas - contrairement à ce qu'il paraît - n'importe quoi.
Nous attendons de vous que vous portiez un minimum d'attention à ce qu'il s'y passe et d'y apportiez votre grain-pinpin.
N'ignorez pas cette pression, c'est grâce à elle que nous survivons. Nous avons décider pour vous guider dans ce foutoir fertile,
et en guise de bonne chance, de vous laisser l'opportunité d'un contexte.
Les éléments dont vous disposez concrétise le terrain de jeu à une forme de création qui a lieu maintenant et tout de suite. Elle est
probablement reproductible et assez compatible avec les attentes du public quelque soit l'oeil qui la regarde.
La pratique en question ce situe visuellement sous une forme qui est décrite ci-dessous. Nous esperons que vous nous croyez,
ceci est une synthèse.
Précisément, mes travaux abordent les thématiques des corps, humains ou non, du genre mais aussi de l’enfance. Ils agissent comme des fragments
et des souvenirs qui prennent forme d’objets parfois ex voto, anthropopaïques, autels ou un sandwich du mélange. J’y représente
explicitement des figures malveillantes, animales ou enfants avec une naïveté qui relève d’un mensonge pur. Déguisés par des traits
candides, on ressent pourtant malgré le réconfort suscité par la nostalgie, un sentiment de malaise et de l’agressivité. Pour faire
voir des potentielles histoires où s’interfèrent sans-cesse tout type d’êtres et de choses, comme un gros noeud. L’évocation de
l’étrange est central à toutes mes sculptures. L’assemblage et le morcellement forment un équilibre restreint, entre douceur et
amertume, qui pourrait appartenir à une forme de surréalisme. Depuis ces notions, je joue avec les symboles et les matériaux afin de
créer avec cohérence un langage où la narration agit comme support. Je me réjouit des travaux de Dewar Daniel et Gicquel Grégory qui,
en explorant des techniques anciennes de sculpture sur bois, font émaner avec une rigidité particulière, des ornements et des figures
organiques, humaines et animales.
L’implication d’une grande diversité de matériaux tels que la céramique, le plâtre, le bois, le métal, complétée par un travail manuel
méticuleux et plus précisément, l’addition de petits objets glanés participent à l’élaboration fastidieuse et subjective de ce langage.
La pratique du moulage, du modelage, de la taille du bois, et l’assemblage des matières produites par ces multiples pratiques me
permettent de conférer à ces sculptures un semblant de plasticité molle. Celle-ci fait notamment écho aux ready-made artificiels de
Robert Gober.
Quand je confonds ces références visuelles et sensorielles j’essaye de produire un trouble, une expérience qui serait à la lisière des
différents environnements qu’ils convoquent. Ce jeu autour du médium sculpture me permet d’exprimer une forme d’aliénation de l’humain
et ainsi essayer de faire sortir les spectateurs de leur regard anthropocentrée.
Ou plus humblement, susciter du paradoxe là où il y a de la certitude.
Encore une fois, ceci n'est pas un travail maché - il requiert des efforts.
Se tremper vos doigts dans la liqueur dans une culture
personnelle vue à la loupe demande des couilles. Et il faut vous y amuser, crier et critiquer. Bon Dieu, SVP! Utilisez votre esprit
critique!
Bon courage et bonne soupe...